Parcourir encore et toujours cette région que j’aime. Saisir l’instant et revenir à la saison suivante. Observer la vie sauvage, si présente mais si discrète. Écouter aussi. C’est ce regard sur la nature que je souhaite partager à travers mes photos.
Ce n’est ici qu’un bout de la Bretagne, en l’occurrence le Finistère, mais on y trouve ses multiples facettes : les reliefs des Monts d’Arrée, les landes et les tourbières ; le littoral environnant, avec ses phares, ses dunes, sa lande côtière et ses ensembles rocheux ; mais aussi le bocage et les zones boisées.
Née dans le Finistère, je pratique la photographie depuis une vingtaine d’années, après avoir longtemps dessiné. Les animaux, les arts graphiques et la musique sont au coeur de ma vie.
J’aime la mer, les dunes et les phares. Notre belle campagne, bocagère et boisée.
Mais c’est indéniablement la lande que je préfère, surtout sur les hauteurs des Monts d’Arrée.
J’aime marcher dans cette vaste étendue, où règne une atmosphère un peu sauvage, austère. Celle des lieux désolés et venteux.
Ce que je ressens là-bas, je ne le ressens nulle part ailleurs. Alors j’y retourne, sans jamais me lasser.
La beauté de nos vieilles montagnes n’est pas évidente, surtout l’hiver, tant nos esprits sont façonnés par les images paradisiaques. Il faut dépasser le stade du premier regard, qui peut nous faire dire « y a pas grand-chose par ici ». C’est alors un lieu émouvant, aux doux reliefs jonchés de roc’h saillants, où la vie est discrète et la végétation changeante, plus ou moins colorée à la belle saison. Et la vue y est magnifique.
Autre sujet de prédilection : la brume. Les paysages embrumés sont empreints de douceur et incitent à la rêverie, parfois à la mélancolie. Quand je traverse le brouillard, je ne me dis jamais que la vue est bouchée. J’ai l’impression d’être dans un cocon, dans une atmosphère à la fois mystérieuse et apaisante. Dans la brume, les phares, les arbres ou les sommets deviennent fantomatiques. Mais c’est surtout la lande, là encore, que je préfère.