Les marais et tourbières sont des milieux exceptionnels pour la flore et la faune.
En plus d’être des réservoirs de biodiversité, les tourbières sont précieuses pour limiter les gaz à effet de serre : elles ne couvrent que 3 % des terres émergées, mais stockent près du tiers du carbone des sols. Leur préservation est donc essentielle.
Dans les Monts d’Arrée, le Yeun Elez occupe une dépression creusée dans la roche tendre.
Il y a encore un siècle, il n’y avait pas de réservoir, seulement des marécages, très riches en sphaignes : c’est à partir de ces mousses délicates que la tourbe s’est formée.
Après un été chaud et sec qui a vu les Monts d’Arrée brûler et l’eau se raréfier, le fond noirci du réservoir semblait lui aussi calciné. Le feu, pourtant, n’a pas atteint cette zone. Selon toute vraisemblance, il s’agit de restes de tourbe, autrefois exploitée dans le marais.
Au pied des Menez et de la crête des Roc’h, le marais se laisse traverser sur d’étroits caillebotis.
Plus on s’approche du lac et plus on voit s’élever les touradons de molinie, qui règnent sur ces zones humides.
Ce lieu, que je trouve émouvant, n’est en rien désolé : dans une atmosphère propice aux légendes, il regorge d’une vie précieuse, le plus souvent discrète.
Du côté de Brennilis, la tourbière du Venec est une réserve naturelle remarquable, qui comprend l’une des rares tourbières bombées de la région, c’est-à-dire une tourbière à maturité. Elle fait aussi partie du Yeun Elez.
Au pied de la montagne de Commana, se trouve une autre zone humide : la tourbière du Mougau, qui comprend une zone boisée et se traverse sur des pontons.