De la grande crête des Roc’h aux imposants Menez, les Monts d’Arrée offrent un paysage rugueux, balayé par les vents et tapissé de landes, qui paraît même lunaire du côté de l’ancienne carrière de grès.
Ces sommets peu élevés – les plus hauts de Bretagne – sont constitués d’un affleurement rocheux de schistes durs et de quartzites, telle une épine dorsale, et de collines (ou tuchennoù) de grès armoricain, une des roches les plus dures qui soient. Leurs noms ? Roc’h Trévézel, Roc’h Trédudon et Roc’h Ruz pour la ligne de crête ; Menez Mikel, Tuchenn Kador et Roc’h Cléguer pour la chaîne de grès.
J’adore me rendre sur le Roc’h Trévézel. Lorsqu’il est embrumé, on est privé du beau panorama qu’il offre, mais le mystère s’invite. Au beau milieu des roches saillantes, qu’un passage plus ou moins étroit permet de suivre, on se laisse facilement happer par ce lieu envoûtant.
J’aime tout autant arpenter les sentiers arides du Mont Saint-Michel de Brasparts et du Tuchenn Kador, et passer par la Noce de pierres pour rejoindre le Roc’h Cléguer.
Les vents d’ouest dominants, qui viennent de l’océan, sont vigoureux sur les sommets. Le Gwalarn et le Mervent (ou Noroît et Suroît) apportent des masses d’air maritime, qui contribuent à la fréquence des brumes.
Mais tout n’est pas de rocaille et de lande sur ce massif ancien, si souvent arrosé. Les Monts d’Arrée regorgent aussi de bois et de bocages, de sources et de rivières, de marais et tourbières, qui tranchent avec les crêtes abruptes.
Plus en aval, le long de ces rivières, des blocs arrondis de granite se sont amassés par endroits pour former des chaos, tels que ceux d’Huelgoat, de Saint-Herbot et de Mardoul.